La bouffe, les prédateurs
et nous et nous et nous.
C’est un peu comme un polar.
Sauf qu’ici, c’est une histoire vraie et, qu’on le veuille ou non, nous sommes impliqués, tous concernés.
Alors qu’on se remettait à peine du problème des œufs au bon goût de Fipronil, voilà que nous tombe dessus de la viande avariée, impropre à la consommation.
L’empoisonnement collectif continue, bon appétit.
Parmi les acteurs de cette sombre histoire, outre les responsables de VEVIBA, des politiques auraient facilité l’octroi de subsides ainsi que des crédits via la SOGEPA.
De l’argent public, celui de la collectivé, du bien commun, le nôtre.
Des montants astronomiques qui donnent le tournis.
Je vous en livre ici un échantillon, découvert sur le fil d’actualité de la page FB d’un journaliste bien connu, en brut, comme dans les films au moment où les bad boys ouvrent une mallette pleine de cash pas très net : «… les interventions de la Région Wallonne… un prêt de 2.500.000€ en juillet 2013 et le solde restant dû aujourd’hui, en principal, au 31 mars 2018 est de 1.540.000 €. Un deuxième prêt en janvier 2014 destiné au rachat de Lanciers à Rochefort s’élevant à 1.500. 000 €, avec, au 31/3/2018, un solde restant dû de 683 000€. Un prêt a été accordé en janvier 2014 à nouveau de 1.500. 000€ destiné au rachat d’Adrians qui fait partie du groupe Verbist, avec un solde restant dû au 31/03/ 2018 de 1.500. 000 euros. Cela représente trois prêts de la SOGEPA de 5.500. 000 euros et un solde restant dû de 3.723. 000 euros. Il faut ajouter aux interventions – aux prêts, on ne parle pas de participation en capital – de la SOGEPA les primes à l’investissement des entités du groupe Verbist. Depuis 2001, 2.880 000 euros. Lorsqu’on regarde Viveba, il y a eu 1.289. 044euros en 2002, 1.243. 764 euros en 2015 et 70. 072 euros en 2016. Par rapport au 2.880. 000 euros de primes à l’investissement de l’ensemble du groupe, c’est essentiellement Verbist -Veviba « viande de Bastogne » qui a bénéficié des primes à l’investissement. (Le ministre P-Y Jeholet au Parlement de Wallonie).
Je vous remets une tranche ? : « Veviba doit 3,7 millions d’euros à la Région wallonne ».
On évoque le terme de « système », de « subsides entre copains », de «soupçons de fraudes économique doublée de risques sanitaires».
Alors, comme des poulets sans tête, les responsables politiques en charge de ces dossiers s’agitent, courent dans tous les sens.
Certains tentent d’éteindre l’incendie, de rassurer le bon Peuple, parlent haut et fort, veulent très rapidement couper des têtes.
L’opposition dans son rôle démocratique – ô combien salutaire – s’indigne, sort des placards des dossiers qui puent la charogne.
Comme chaque fois, c’est immédiatement le retour de la guerre des tranchées.
On crie au loup, on sort le joker « populiste », on s’étrangle, on contre- attaque, on s’organise.
Ah, ça doit courir dans tous les couloirs feutrés, ça doit jurer, ça doit maudire.
Sur tous les beaux costumes, les belles cravates et les chemises blanches tendues sur de gros ventres trop bien nourris (à la viande avariée ?) on s’imagine des éclaboussures de hachis pourri.
Et donc l’autorité ministérielle en charge du dossier réclame des têtes.
Celle de l’AFSCA surtout.
L’AFSCA, le premier fautif ?
L’AFSCA, le seul coupable ?
Le ministre fédéral des Classes moyennes, des Indépendants, des PME, de l’Agriculture et de l’Intégration sociale (c’est pas beaucoup tout ça pour un seul homme ?), Monsieur DUCARME, après avoir encensé la même AFSCA en janvier 2018 réclame aujourd’hui la tête de son patron, exige un audit de ce coupable idéal.
Je ne suis pas l’avocat de l’AFSCA qui m’a par ailleurs beaucoup énervé lorsqu’elle a mis son nez dans ma tarte au riz et dans mon fromage de Herve mais de là à lui mettre sur le dos toute la responsabilité de cette viande pourrie, non.
Trop facile, trop confortable, trop réducteur.
Dans son édito du 12.03, L’Echo titre « Afscatastrophe » et fait feu de toutes pièces sur l’AFSCA, écrivant même, je cite : «Qu’on balaye cette manière de faire, qu’on vire ces responsables incapables qui jouent avec la santé des Belges.»
Je relis pour être certain de ne pas rêver : « … qu’on vire ces responsables incapables qui jouent avec la santé des Belges ».
Même combat que DUCARME et consorts.
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